Pour cette première publication de notre rubrique « Interview », nous allons nous entretenir avec le fondateur du Média en ligne Glonews.
Nous l'interrogerons notamment sur les objectifs de ce média, sa ligne éditoriale, le public cible visé, les sujets qui y seront traités, etc.
Pourquoi avoir lancé Glonews ?
Il y a énormément de constats formulés par des experts, des consultants, la société civile et les citoyens sur la situation économique du continent Africain. Le diagnostic est donc établi, ce qui importe maintenant, ce sont les remèdes ou solutions qui permettront au continent d'engager une vraie trajectoire de développement économique et durable.
Je pense personnellement que l’information, même si elle ne constitue pas en soi un remède, fait partie des outils indispensables pour saisir les enjeux et prendre les bonnes décisions. A travers la plateforme Glonews dédiée aux actualités économiques, nous voulons cibler l’information économique, celle qui aide à capter les bons signaux, à comprendre où sont les opportunités et comment les exploiter.
Avez-vous aussi fait le constat que les médias étrangers ne parlent que des guerres et des conflits en Afrique ? Si oui, n’y a-t-il pas derrière ce projet un objectif de réparer cette situation ?
C’est pour le moment beaucoup d’honneur que de nous attribuer cette vocation. Nous démarrons à peine et n’avons pas pour le moment cette prétention.
Mais comme vous, j’entends dire effectivement que les médias occidentaux ne parlent que de ce qui ne va pas sur le continent. Je pense qu’il faut parler de ce qui va, sans occulter ce qui ne va pas. C’est en acceptant affronter courageusement ses échecs et ses problèmes qu’on apprend de ces erreurs et qu’on progresse.
Pourquoi choisir l’économie comme terrain de jeu et pas s’orienter vers un média généraliste ?
En s’orientant plutôt vers l’économie, j’estime que c’est là que nous pouvons apporter une valeur ajoutée. L’économie est quelque chose qui je pense est encore insuffisamment enseigné et vulgarisé. Je ne parle pas de l’économie en tant que simplement discipline ou matière, mais de l’état d’esprit et de la culture économique. Cet état d’esprit rationnel qui consiste à se questionner sur l’utilité de chaque décision à prendre, de chaque action à mener, etc.
Pour faire l’analogie avec ce qu’on apprend dans les basiques de la discipline, il faut se conditionner à fonctionner comme l’homo economicus, c’est-à-dire cet être qui en toute circonstance cherche à maximiser son utilité. Et pour ça il a besoin de capter la bonne information au bon moment.
Evidemment l’ambition que nous portons est à apprécier à sa juste valeur, contribuer à informer, aider à comprendre et valoriser les bonnes initiatives sur le continent en leur donnant de la visibilité.
L’économie africaine est dominée par le secteur informel contrairement aux économies occidentales. Pensez-vous que les acteurs de ce secteur ont véritablement besoin de média en ligne ?
C’est une bonne question. En effet, selon une étude de la Banque mondiale de 2021, le secteur informel pèserait 36% du PIB pour la région Afrique subsaharienne. Mais on parle peu de ce secteur, non pas qu’il faille en faire la promotion, mais il s’agit d’un pan entier de l’économie du continent dont il faut comprendre les ressorts. Il y a des milliers de micro-entreprises ou de microstructures opérant dans ce secteur et qui faute d’être connues ne bénéficient pas du soutien qui pourrait leur permettre de transitionner vers le formel et de devenir les champions de demain.
Vous n’ignorez pas la difficulté des médias en Afrique. Quel est le modèle économique de Glonews ?
Vous avez raison, plusieurs entreprises de médias peinent à trouver un modèle de rentabilité durable. Et le problème ne touche pas que les médias africains. Des groupes de médias parmi les plus solides au monde ont été ébranlés ces dernières années soit du fait d’un virage numérique mal négocié, ou d’un modèle économique historiquement basé sur des recettes publicitaires et qui se trouve affecté par la conjoncture ou les bouleversements technologiques récents.
Sans prétention de détenir la solution magique, nous envisageons un modèle basé sur un ensemble de services dont certains seront évidemment liés à nos activités de publication et d’autres fournis en direct aux entreprises, administrations et autres organisations. Vous en saurez plus dans les mois à venir.
Quels seront vos lecteurs ?
Nous n’avons pas une cible en particulier dans la mesure ou nous considérons que l’information économique et utile doit rester accessible à tous. Nous comptons parmi nos lecteurs potentiels aussi bien la population en local que la diaspora, aussi bien les étudiants ou personnes en activité professionnelle que les décideurs, investisseurs, etc. Ces acteurs et bien d’autres ne seront pas seulement consommateurs des informations diffusées. Ils la feront aussi.
De façon lucide, nous n’attendons pas de faire de toute la population africaine des lecteurs de Glonews, quoique ce serait génial.
Quels sont les types d’informations qu’on retrouvera sur Glonews et quelle sera la couverture ?
En venant sur Glonews, vous accéderez aux actualités économiques des pays de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest qui est la zone que nous souhaitons couvrir au démarrage. Vous découvrirez aussi des interviews, des portraits de personnalité du monde économique ou entrepreneuriale dont le parcours est inspirant.
Nous ferons échos de l'actualité des entreprises, des évolutions de leur environnement juridique. Si une entreprise recherche des partenaires ou fournisseurs ou si elle vient de lancer un produit ou un service innovant, elle trouvera chez nous une tribune pour en parler.
Une part importante de nos publications sera constituée aussi d’infos pratiques et d’annonces dans divers domaines, immobiliers, emplois, annonces légales, etc.
Va-t-on trouver sur Glonews uniquement des infos sur l’Afrique ?
L’économie est un domaine où tous les Etats sont connectés les uns aux autres par l’effet de la mondialisation. Même si l’Afrique pèse moins dans les échanges économiques mondiaux, elle reste néanmoins exposée aux conséquences de ce qui se passe ailleurs.
Vous vous souvenez sans doute des problèmes rencontrés par un pays comme le Bénin et d’autres pays de la sous-région ouest africaine pour s’approvisionner en blé il y a quelques mois en raison de la crise russo-ukrainienne. Et pourtant, le Bénin n’avait ni de responsabilité directe ni indirecte dans cette crise. L’économie est donc une réalité ouverte et globale, et nous la traiterons ainsi.