Depuis deux ans, des tensions minent les relations entre le Congo (RDC) et son voisin le Rwanda. Le Congo accuse le Rwanda de soutenir activement le groupe armé M23 qui mène régulièrement des attaques contre les populations dans le Nord-Kivu à l’est du Congo.
En visite à Paris, Le Président Félix Tshisekedi espère rallier la France à sa cause sur les tensions avec son voisin le Rwanda
Sans nier l'implication effective du Rwanda et son lien avec le M23, Kigali soutient que des « forces génocidaires » rwandaises recherchées se sont réfugiées au Congo après 1994 et sont soutenues et armées par Kinshasa. Par média interposé, les deux chefs d’Etats Paul Kagamé du Rwanda et Félix Tshisekedi du Congo y vont à coups de menaces à peine voilées, chacun, tantôt cherchant le soutien de la communauté internationale, tantôt l'accusant d'inaction.
Dans ce contexte, le président congolais en visite en France ne cache pas ses objectifs, convaincre Paris de soutenir l’initiative d’une sanction internationale contre le Rwanda. Faisant le parallèle entre le conflit qui les oppose avec la crise entre la Russie et l’Ukraine, le chef de l'Etat congolais considère que la communauté internationale condamnant la tentative d’occupation de l’Ukraine par la Russie devrait adopter la même attitude vis-à-vis de Kigali qui agresse son pays.
Risque d'un conflit qui pourrait dégénérer
Dans une interview accordée au média français Le Figaro, celui qui vient d’être réélu en janvier dernier pour un mandat de 5 ans à la tête du Congo affirmait en réponse à la question de savoir si une guerre était possible entre la RDC et le Rwanda en l'absence de terrain d'entente « Bien sûr, qu’une guerre est possible, je ne vous le cache pas. Mais je veux reculer cette échéance le plus loin possible car je préfère mettre toute notre énergie et nos richesses au profit du développement des 145 territoires de la RDC plutôt que dans l’effort militaire. »
Même si les tensions entre les deux pays se sont intensifiées depuis que le M23 a repris les armes en 2021, les conflits dans le Nord-Kivu remontent aux années 1996 et 1998 avec les deux guerres du Congo et l’arrivée des forces génocidaires rwandaises en exil dans la région. Selon les rapports de l’ONU, le M23 serait à l’origine de plusieurs massacres et pillages des communautés de la région avec le soutien du Rwanda. Certaines ONG internationales comme Human Rights Watch l’accusent même de crime contre l’humanité.