Vous avez certainement pensé à une erreur dans le titre de cette brève, mais non ! c’est bien de cela qu’il s’agit d’une prise de participation de la République du Congo (Congo Brazzaville) au capital de la compagnie française Corsair.
Comme la plupart des compagnies aériennes, Corsair a traversé la crise du Covid avec une activité ralentie et a dû recourir à de l’endettement pour faire face à ses charges fixes. Mais depuis la reprise et malgré une amélioration générale observée dans le secteur, la troisième compagnie française reste fragilisée par le poids de sa dette. Et c’est dans cette quête de financement de la compagnie que l’Etat congolais est entré dans le jeu avec un apport de 15 millions d’euros, soit la moitié du besoin de recapitalisation exprimé par la compagnie. Les autres actionnaires déjà présents au capital complètent la moitié restante.
Mais quel intérêt la République du Congo a dans cette opération financière ?
Comme pour bon nombre de pays de l’Afrique subsaharienne et de l’Afrique centrale, Air France est en situation de quasi-monopole pour les liaisons de Paris vers ces pays, ce qui se remarque dans les prix de plus en plus élevés des billets. Le Congo espère probablement pouvoir utiliser cette présence au capital pour assurer ou maintenir une desserte de sa capitale et limiter les effets du monopole d’Air France. Selon Le Figaro, cette opération serait une alternative en terme de coût au refinancement par la République du Congo de sa compagnie aérienne nationale qui a cessé ses activités.
Pour être complètement tiré d’affaire, Corsair aura encore besoin d’un accord sur l’allègement ou annulation de sa dette, mais ça, c’est une autre affaire qui ne pourra se conclure sans l’accord de l’Union Européenne !