Une information passée à travers le flux d’actualités cette semaine, la désignation de Laurent Gbagbo comme candidat du Parti des peuples africains de Côte d’Ivoire (PPA CI), la formation politique créée par lui-même en 2021. En 2025, année des prochaines élections en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo (né en 1945) aura 80 ans. En Afrique du Sud, Zacob Zuma (82 ans) figure en tête de liste de son parti l'uMkhonto WeSizwe pour les élections présidentielles prévues en mai.
Y-a-t ’il un âge pour ne-plus-être en capacité de diriger ?
L’exemple d’octogénaires candidats n’est pas seulement une réalité propre au continent africain. Les Etats Unis vont voter d’ici la fin de l’année pour élire leur 47ème président et, sauf surprise, le choix sera entre Joe Biden (82 ans) et Donald Trump (78 ans).
Ces cas de candidats super-seniors sont quelques exemples parmi tant d’autres. Qu’ils aient été investis par leurs partis ou candidats de leur propre chef, seuls leurs peuples décideront à la fin. Mais le vote du peuple quel qu’il soit n’élude pas la pertinence de la question sur la capacité de pouvoir diriger réellement, passé un certain âge. Des précédents et des cas encore actuels de chefs d’Etat d’un certain âge toujours en fonction amènent à penser que l’hyper-séniorité n’est ni un handicap, ni un gage absolu à la mission de gouverner. Il n’existe pas de lien de corrélation entre l’âge du dirigeant et sa capacité à remplir sa mission.
Cependant, même si le président est entouré de conseillers de toutes spécialités et d’une gouvernance l’aidant dans ses missions, une des exigences de sa fonction n’est-elle pas la capacité à pouvoir prendre des décisions, à arbitrer dans un contexte laissant peu de temps à l’action ou à la réaction. Sur ce point, on peut aussi admettre que l’agilité de l’esprit à 40ans, 50ans ou 60ans n’est pas la même qu’à 70 ou 80ans.
Certains pays imposent un âge limite pour être présidentiable. Mais dans la plupart des états ayant opté pour un système de gouvernance et d’alternance démocratique, une limite de nombre de mandats (consécutifs ou non) permet de réduire la probabilité que non seulement le pouvoir ne devienne un règne à vie, mais que le peuple soit reconsulté à chaque terme pour renouveler ou non sa confiance au président en tenant compte de tous les éléments d’appréciation y compris l’âge.
Le désir de servir la patrie n’a finalement pas d’âge, et tant que le peuple a la liberté de choisir ses dirigeants, qu’ils soient jeunes, vieux ou autres, c’est finalement le peuple qui a le pouvoir.