Il y a 10 ans jour pour jour, Nelson Mandela nous quittait.
Après des années de lutte et de combat pour la liberté et contre la ségrégation raciale, après 27 années de prison et après 5 années de présidence, Madiba, comme le surnommait affectueusement les Sud-africains a tiré sa révérence le 5 décembre 2013 à l’âge de 95 ans.
Que reste t’il comme héritage des idées et combats de ce grand homme 10 ans après ?
La première chose qui interpelle lorsqu’on s’intéresse à la société sud-africaine est le niveau des inégalités encore persistant. Un rapport de la banque mondiale publié en 2022 classait l’Afrique du Sud comme le pays ou règle le plus d'inégalités au monde. La deuxième économie de l’Afrique (derrière le Nigéria) est encore loin d’avoir trouvé le modèle qui combine performance économique et amélioration du bien-être commun. De plus, même si une corrélation nette n’est pas établie entre les inégalités sociales et le taux de criminalité, on note que le pays figure parmi ceux ayant le plus fort taux de criminalité du continent (3ème position) d’après le classement du "Global Organized Crime Index 2023".
Et comme beaucoup d’autres pays du continent, l’Afrique du Sud est aussi confrontée au chômage élevé des jeunes, à des problèmes d’approvisionnement en énergie et à une ghettoïsation encore très perceptible d’une partie de la population.
Est-ce à dire qu’il est loin l’espoir suscité le 10 mai 1994 par l’investiture de Mandela en tant que premier président sud-africain noir démocratique élu. Certainement pas, Nelson Mandela a fait renaître l’espoir qu’une nation peut être reconstruite même après avoir vécu des épreuves aussi douloureuses que celle de l’apartheid. Il appartient aux successeurs dirigeants de continuer l’œuvre engagée, c’est-à-dire se battre pour son peuple et aux côtés de son peuple et non contre son peuple pour ses propres intérêts.