Khartoum, la capitale soudanaise est depuis près d'un an le théâtre d’une guerre sanglante qui oppose l'armée régulière du général Abdel Fattah Al-Burhane aux forces de soutien du général Mohamed Hamdane Daglo. Considérée comme «la pire des guerres », une conférence était organisée ce lundi 15 avril 2024 à Paris sous l'égide de la France, l'Allemagne et l'Union européenne pour tenter de trouver les solutions et moyens pour le déploiement d'une aide humanitaire.
Soudan, un an de conflit sous les radars de l’actualité et de la communauté internationale
Le Soudan est l'un des plus vastes pays d'Afrique empêtré depuis près d’un an dans un conflit militaire interne quasiment oublié du reste de la communauté internationale. Un rapport d’enquête de l’ONU transmis au Conseil de sécurité fait état de 10 000 à 15 0000 morts entre juin et novembre 2023 dans la seule ville d’El-Geneina, à l’ouest du Darfour. C'est une série d’attaques coordonnées, planifiées et exécutées par les Forces de Soutien Rapides du général Mohamed Hamdane Daglo, qui ciblent particulièrement la communauté Massalit, l’ethnie non arabe majoritaire dans la région. Des dizaines de milliers de morts ainsi que des infrastructures détruites, 6 millions de déplacés internes et 1,7 millions de réfugiés dans les pays voisins avec une économie au bord de l'effondrement.
Ce conflit malgré son lourd bilan humain est pourtant éclipsé, tant la crise russo-ukrainienne, le conflit au moyen orient et d'autres tensions géopolitiques occupent l’actualité. Pourtant c’est 47 millions d'habitants qui sont plongés et quotidiennement confrontés au risque de famine et de malnutrition. La difficulté et l’interdiction faite aux journalistes étrangers de se rendre sur place rendent davantage le conflit invisible au reste du monde; ce qui entretient le sentiment d’une «guerre oubliée».
C’est dans ce contexte que s’est tenue la conférence internationale de Paris ce lundi 15 avril 2024 visant à mobiliser les bailleurs de fonds et à trouver des solutions pour une paix durable. Les représentants des parties au conflit n’ont pas été conviés à cette initiative qui vise une mobilisation de l’aide humanitaire plutôt qu’un réel cessez-le-feu.
Les pays voisins du soudan, le Tchad, l'Ethiopie et l'Egypte qui sont également impactés par ce conflit du fait de l'afflux de populations réfugiées sur leur sol ont été conviés aussi à cette conférence.
Les espoirs sont minces pour un retour rapide à la paix. L’acheminement de l’aide humanitaire, si elle parvient à être mobilisée restera également un challenge, tant les parties au conflit semblent peu ouvertes au dialogue.