Félicité par l’ex-premier ministre Amadou Ba et par le président sortant Macky Sall, la victoire de Bassirou Diomane Faye semble quasiment acquise à l’issu du premier tour de l’élection présidentielle qui s’est tenue le dimanche 24 mars. Candidat par substitution du Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité) suite à l’inéligibilité de Ousmane Sonko prononcé par le conseil constitutionnel, Bassirou Diomane Faye est en passe de devenir à 44 ans le plus jeune président élu du Sénégal.
Sénégal, vers une victoire historique du candidat Bassirou Diomane Faye
Il y a quelques semaines, l’incertitude planait encore sur la date de la tenue de l’élection présidentielle, laquelle avait été reportée dans un premier temps sur décision du président en exercice Macky Sall. Cette décision invalidée ensuite par le conseil constitutionnel va donner lieu à une campagne au pas de course des 18 candidats déclarés. Mais le coup de surprise est évidemment le parcours du candidat que les observateurs qualifient déjà d’antisystème et qui selon les chiffres issus des résultats partiels aurait une avance suffisamment considérable sur les autres candidats pour être élu dès premier tour. Jamais élu auparavant, Bassirou Diomane Faye était encore il y a deux semaines détenu à la prison de du cap Manuel à Dakar, inculpé pour atteinte à la sûreté de l’Etat le 14 avril 2023, à la suite d’une publication sur Facebook dans laquelle il dénonçait la « clochardisation » de l’appareil judiciaire. Son sort semblait alors sellé à l’image de celui de son compagnon de lutte Ousmane Sonko, incarcéré pour corruption de la jeunesse.
Cette élection sonne comme une délivrance au regard des tensions que le Sénégal a connu ces derniers mois alors que le pays a toujours incarné la démocratie et la stabilité. Elle apparait également comme un appel du peuple à une rupture avec un système comme en témoigne les idées défendus par le Pastef et désormais portées par son candidat élu, telles que la création d’une monnaie nationale en lieu et place du franc CFA, la renégociation des contrats miniers, pétroliers et gaziers, la lutte contre la corruption, etc.