À Cotonou et dans plusieurs communes du Bénin, la grogne est palpable. En charge de veiller à faire respecter la loi, le comportement de certains éléments des forces de l’ordre est à la limite de la légalité au point de constituer un danger pour les usagers qu’ils ont pourtant pour mission de protéger.
Répression des infractions au code de la route au Bénin, des dérives inacceptables de certains agents des forces de l’ordre
Dans une récente vidéo, datant du 12 avril 2024 et devenue virale sur les réseaux sociaux, on aperçoit un policier violemment interpeller un usager circulant à moto pour défaut de port de casque à Natitingou, une commune du Nord du Bénin. Ce fait et bien d’autres ont été relevés alors que l'opération de répression des infractions au code de la route est entrée dans sa phase d’application sur toute l’étendue du territoire béninois.
Que ce soit l'excès de vitesse, la conduite en état d’ébriété, le non-respect des feux tricolores, le non-port de casque; ces infractions au code routier font chaque jour des victimes sur les routes béninoises. La mission de la police, en charge de veiller au respect de la loi va tout à fait dans le sens de l’ordre, sauf lorsque la police elle-même se rend coupable de violation flagrante des lois républicaines. En effet, ni le code de la route, ni le code pénal, ni aucun texte républicain ne prévoit de passer à tabac des usagers qui enfreignent les règles de la route.
Les amendes, les saisies, etc. sont autant de mesures légales prévues et auxquelles les usagers, même en grognant finissent par se soumettre lorsqu’ils sont pris en infraction ou en flagrant délit de non-port du casque, ou flashé en excès de vitesse, etc. Mais voilà, force est de constater que certains agents des forces de l’ordre sont devenus des justiciers de la route à leur manière, ignorant complétement les règles de droit ou les appliquant à leur façon. Même si la police républicaine fait relativement bien son travail de garant du respect des règles, ces agents en multipliant les bavures provoquent la colère des usagers et des populations au point où les faits divers liés aux altercations entre la police et les usagers, aux bastonnades, aux poursuites en pleine circulation ont plus d’échos que les messages de sensibilisation et d'appel au respect des règles.
Espérons que les mesures prises par les autorités à l'encontre des agents coupables de ces dérives ramènent le calme dans la population et surtout apaisent les tensions entre la police et les usagers. Ces faits mettent aussi en lumière la nécessité d'accompagner la mise en application de la loi de formation et de sensibilisation. Mieux former les forces de l'ordre, c'est leur apporter les outils nécessaires pour accompagner la population dans le changement de comportement sur la route et dans le respect des règles. La répression, pour autant qu'elle soit juste et sans bavure ne doit pas être une fin, mais un moyen de faire respecter la loi. Mieux sensibiliser les populations et usagers, c'est les informer et les éduquer aux changements et à l'adoption des bons comportements. Cela y va de la sécurité de tous.